Les hormones jouent un rôle important dans le développement de l'acné, et plus particulièrement les androgènes. S'ils sont principalement produits par les hommes, ils ne sont pas totalement absents de la physiologie féminine.
Pour contrecarrer leurs effets, les femmes souffrant d'acné peuvent bénéficier de différents types de traitements hormonaux. Nous faisons le point.
Acné : rôle des androgènes
Les hormones sexuelles masculines, les androgènes, stimulent la production de sébum, en partie responsable de l'apparition des lésions d'acné. Les femmes en produisent en faible quantité, principalement au niveau des ovaires, mais également au niveau des glandes surrénales.
Ainsi, des traitements hormonaux ayant une influence sur les niveaux d'androgènes représentent une approche thérapeutique pour traiter certains cas d'acné. Ils sont recommandés :
- pour les femmes souhaitant une contraception hormonale ;
- lorsque les traitements classiques ont échoué ;
- chez les jeunes filles, pour attendre la disparition naturelle de l'acné, qui se produit souvent aux alentours d'une vingtaine d'années.
Les traitements hormonaux ne font que suspendre l'acné, qui est susceptible de réapparaître dès leur arrêt.
Pilule contraceptive contre l'acné
Une femme souffrant d'une acné légère à modérée et souhaitant prendre un contraceptif oral peut s'orienter vers une pilule contraceptive présentant ces deux indications, triafemi.
Elle contient une combinaison de deux molécules :
- l'éthinylestradiol, l'œstrogène classiquement utilisé dans les pilules contraceptives ;
- le norgestimate, un progestatif de 3ème génération.
Ce progestatif présente l'avantage de posséder une activité androgénique faible, contrairement aux progestatifs contenus dans les pilules de première et deuxième génération. Les effets bénéfiques apparaissent en général après trois mois de traitement.
Bon à savoir : ce contraceptif, comme l'ensemble des pilules de troisième et quatrième génération, n'est pas remboursé par la Sécurité sociale.
Contre l'acné : utiliser des anti-androgènes
Retour sur le marché de Diane 35®
Diane 35® et ses génériques (Holgyème®, Lumalia®, Minerva 35®) est un médicament utilisé dans le traitement de l'acné, qui associe :
- de l'éthinylestradiol ;
- de l'acétate de cyprotérone, qui bloque l'action des androgènes.
Comme il empêche le déroulement de l'ovulation, il est également utilisé comme contraceptif. Mais il présente des effets secondaires importants, avec un risque notamment d'accidents thromboemboliques, c'est-à-dire d'obstruction d'une veine par un caillot de sang.
Il a été retiré du marché en mai 2013, avant d'être à nouveau autorisé en janvier 2014, l'Agence Européenne du Médicament ayant jugé son utilisation pertinente dans le traitement de l'acné. Un cadre plus strict d'utilisation a été mis en place, et une meilleure information sur les risques encourus est dispensée aux patientes.
Ce médicament est indiqué pour le traitement de l'acné modérée à sévère ; il n'est pas prescrit en première intention mais réservé aux femmes chez lesquelles les traitements locaux ou à base d'antibiotiques par voie orale ont échoué.
Androcur et acné
Androcur (laboratoire Bayer) est un médicament contenant également de l'acétate de cyprotérone, mais plus fortement dosé.
Chez les femmes, il est destiné à traiter les cas d'hirsutisme (apparition de poils sur des zones normalement glabres) ou du syndrome des ovaires polykystiques (et chez l'homme pour certaines formes de cancer de la prostate ou à des personnes transgenres afin de diminuer les hormones mâles). Cependant, il est prescrit par certains professionnels de santé pour traiter l'acné, contre laquelle il est très efficace.
Il est en revanche également associé à de nombreux effets indésirables, et notamment à des risques de troubles hépatiques, d'accidents thromboemboliques et il multiplie par 7 les risques de méningiome après 6 mois de traitement et par 20 après cinq années de traitement. (le risque augmente fortement avec l’âge de la patiente et diminue à l’arrêt du traitement). C'est pour cette raison que l'ANSM exige désormais :
- qu'un examen d'imagerie IRM du cerveau soit réalisé avant de débuter tout traitement avec Androcur ou un de ses génériques ;
- qu'il soit proscrit pour traiter des problèmes d'acné, de peau grasse ou de pilosité modérée.
Bon à savoir : chez les femmes en âge de procréer, il doit être associé à la prise d'éthinylestradiol pour agir comme contraceptif.
Pour « répondre aux interrogations » des patients traités par Androcur, l'Agence du médicament a mis en place en septembre un numéro vert (0 805 04 01 10) accessible gratuitement.
Nos contenus vous aident à lutter contre les problèmes d'acné :
- Téléchargez gratuitement notre guide pratique de l'acné.
- Avez-vous pensé à l'acupuncture pour soigner l'acné ?
- Découvrez les 7 aliments à consommer pour avoir une belle peau.